Votation cantonale du 26 septembre sur la loi du 2 septembre 2020 sur la reconnaissance d'intérêt public des communautés religieuses (LRCR)
Le Groupe cantonal neuchâtelois de dialogue interreligieux (DINE) prend position pour son acceptation
Le Groupe cantonal neuchatelois de dialogue interreligieux (DINE) (www.di-ne.org) est représenté par l’Eglise Catholique Romaine, l’Eglise Catholique Chrétienne, l’Eglise Réformée Evangélique (EREN), la Fédération évangélique Neuchâteloise (FEN), l’Eglise Orthodoxe Neuchâteloise, des représentants des communautés musulmanes, la Communauté Israélite du Canton de Neuchâtel, la Communauté Bahaïe, la Communauté Bouddhiste ZEN.
Le DINE a été fondé en 2003 sous l’impulsion de responsables des trois communautés reconnues du canton de Neuchâtel, qui ont jugé nécessaire la création d’un espace de dialogue interreligieux avec chacune des communautés de notre canton.
Dans un profond respect des différences, nous croyons que nos traditions respectives, notre histoire, notre spiritualité et notre désir commun de construire un monde plus juste et fraternel sont autant de trésors dont chacun ne se sent pas propriétaire mais responsable de les partager. Forts de cette conviction commune, nous nous engageons à poursuivre un dialogue fructueux et utile à tous.
La première réalisation concrète a été l’aménagement de la Chapelle de l’Hôpital Pourtalès, qui offre à chacun un lieu de recueillement neutre avec des objets de culte à disposition de tous. Il est organisé ponctuellement des visites de différents lieux religieux du canton et il est proposé des cours dans le cadre de la formation des enseignants. Il est également coordonné des évènements interreligieux.
Il nous a paru utile de prendre position sur les prochaines votations cantonales du 26 septembre 2021 pour les raisons suivantes :
- La votation permettrait de démontrer que les communautés faisant la démarche de reconnaissance font précisément preuve d’une sincère volonté d’intégration et défendent avec les neuchâtelois les valeurs de liberté individuelle pour chacun ; de leur côté les électeurs feraient ainsi preuve de respect et montreraient une envie de construire une société ouverte avec celles et ceux qui défendent ces mêmes valeurs.
- Cette nouvelle loi permettra à l’Etat de mieux contrôler les autres communautés religieuses qu’actuellement. En effet, les communautés reconnues s’engagent à :
- Reconnaitre l’ordre juridique Suisse ainsi que le Droit international ayant trait aux droits humains et aux libertés fondamentales.
- Respecter le droit inconditionnel de quitter l’association en tout temps.
- Respecter les droits de liberté de conscience de ses membres.
- Ne pas propager toute doctrine visant à rabaisser ou dénigrer une autre croyance et les personnes qui se reconnaissent dans celle-ci.
- Transmettre chaque année leurs comptes et leur rapport annuel.
3. La reconnaissance donne les avantages suivants :
- Les communautés reconnues pourront demander à l’Etat de percevoir les contributions mais aux mêmes conditions que celles des communautés déjà actuellement reconnues.
- Elles pourraient utiliser des locaux de l’école publique mais en dehors du cadre scolaire.
- Elle donne la possibilité de participer aux services d’aumônerie, ce qui est déjà en partie en pratique.
- L’Etat veille à l’ordre et à la tranquillité dans et aux abords des lieux de culte.
4. La reconnaissance d’une communauté est de la compétence du Grand Conseil sur proposition du Conseil d’Etat. Elle doit être acceptée par les 3/5ème de ses membres. Nous pensons que le Grand Conseil représente la population et qu’il a donc la légitimité à prendre cette décision.
Les différentes communautés religieuses présentes dans le canton de Neuchâtel ont toujours œuvré dans un esprit de respect et se sont toujours engagées pour un bon développement de notre canton.
Il faut souligner qu’il s’agit de ne pas confondre une reconnaissance administrative avec une reconnaissance théologique/culturelle, car les diverses communautés religieuses continueront à exister même sans leur reconnaissance administrative.
Au vu de ces différentes raisons le groupe de dialogue interreligieux recommande le Oui à la nouvelle loi sur la reconnaissance d’intérêt public des communautés religieuses (LRCR).
La refuser enlèverait justement à l’Etat la possibilité de réagir de manière mieux ciblée contre l’extrémisme d’une petite minorité.
Au nom du Groupe de dialogue interreligieux
Président de la Communauté Israélite du canton de Neuchâtel
Bertrand Leitenberg
076/345 1880